Cependant sa légèreté qui autrefois se mêlait à de grandes choses, s’amusait des petites, et l’imagination de ses citoyens, impuissante et active, leur donnait cette espèce d’inquiétude et de mouvement qui naît de la faiblesse jointe au souvenir de la force. […] Il semble que cette espèce de vigueur qui donne un mouvement rapide à l’esprit et du nerf aux idées, ait toujours manqué à l’Asie. […] Rome était le centre de tous les mouvements ; c’était là que se réunissaient tous les grands spectacles, les grands intérêts, les grandes passions. […] L’orateur, le philosophe et le poète devaient donc avoir l’âme bien plus exercée à Rome, et être bien plus réveillés par le mouvement et le choc des idées, qu’au fond de la Grèce et de l’Asie, où les impressions arrivaient affaiblies par la distance.