/ 2387
1304. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

. — Tout ce qu’il y avait de plus noble dans sa nature paraissait en mouvement ; les flammes les plus pures de la jeunesse semblaient s’être ranimées toutes brillantes en lui, tant il y avait d’énergie dans l’accent de sa voix, dans le feu de ses yeux. […] Les mouvements pénibles d’une âme violemment tendue le poussent tantôt ici, et tantôt là ; il passe d’une agitation inquiète à un repos inquiet ; aux jours de gaieté, il montrera une sombre violence, sans frein et pourtant sans joie ; abattu, brisé d’âme et de corps, il s’endort sur une couche dure…” « C’est absolument ainsi qu’il était ; il n’y a pas là le moindre trait exagéré. […] Et de plus, est-ce que tout mouvement nous met debout ? […] C’est lui qui donne au monde son mouvement intime ; la nature est en lui, et il est dans la nature ; et jamais ce qui vit, ce qui se meut, ce qui est en lui, n’est privé de sa force et de son esprit.

/ 2387