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602. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Elle ne mourut qu’en 1858, un an avant son amie. […] Pourquoi ne suis-je pas morte dans cette chapelle, où je priais pour nous tous la Mère des affligés ! […] Rien ne se guérit dans mon triste cœur ; mais aussi rien n’y sèche, et tout est vivant de mes larmes. » Cette dernière sœur elle-même mourait ; la mesure des deuils était comblée, et il y eut des moments où, dans sa plénitude d’amertume, l’humble cœur jusque-là sans murmure ne put toutefois s’empêcher d’élever des questions sur la Providence, comme Job, et de se demander le pourquoi de tant de douleurs et d’afflictions réunies en une seule destinée : « (A sa nièce, 30 janvier 1855)… J’ai depuis bien longtemps la stricte mesure de mon impuissance ; mais tu comprends qu’elle se fait sentir par secousses terribles quand je sonde l’abîme de tout ce qui m’est allié par le cœur et par la détresse. […] Brizeux mourut à Montpellier le 3 mai 1858 ; il y était arrivé depuis une quinzaine de jours, presque mourant déjà d’une phthisie pulmonaire, mais confiant dans le climat du Midi et impatient de se réchauffer au soleil.

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