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1375. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Quand je sortis des collèges, et que mes parents, pour me perfectionner dans les arts et dans les lettres, me firent voyager, le poète piémontais Alfieri venait de mourir. […] Son père, marié tard à une jolie veuve d’Asti, mourut encore jeune. […] Peut-être je bénirais Dieu de m’avoir rendu témoin de ces choses, si je n’étais trop convaincu que le règne de ces rois plébéiens peut devenir encore plus funeste à la France et au monde que celui des rois capétiens. » VIII Il passe son temps à Londres au métier de cocher amateur, montant à cheval le matin et conduisant le soir sur son siège son compagnon de voyage de rue en rue ; de là en Hollande, où il croit aimer, à La Haye, une charmante Hollandaise récemment mariée ; séparé d’elle par une convenance de situation, il fait semblant de vouloir mourir et se laisse facilement ramener à la vie par son domestique. […] entré dans la triste saison des désenchantements, de plus en plus je m’enflamme pour elle, à mesure que le temps va détruisant en elle ce qui n’est pas elle, ces frêles avantages d’une beauté qui devait mourir.

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