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968. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Voyant celui-ci maigre et chétif, et Rulhière frais au contraire et florissant, on a dit pour se venger de leurs épigrammes (et c’est La Harpe qui répétait un mot de l’abbé Arnaud, et qui le mettait en mauvaises rimes) : Connaissez-vous Chamfort, ce maigre bel esprit ? […] Ce mot d’envie qui s’appliquait à Chamfort ne convient pas proprement à Rulhière. […] Lorsqu’il aborde enfin sa vraie matière, qui commence avec l’élection du roi Stanislas Poniatowski, Rulhière a l’inconvénient d’avoir à se prononcer sur des caractères vivants qui n’ont pas eu leur entier développement, sur des personnages qui n’ont pas donné leur dernier mot. […] Il leur prête des discours qui rappellent avec talent ceux des anciens dans les assemblées publiques, mais j’aimerais mieux quelques-uns de ces mots vrais et qui transportent dans la réalité. […] En un mot, Rulhière conçoit et exécute son histoire bien plus en homme de lettres et en peintre qu’en homme d’État et en homme politique.

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