Voici en quels termes il y parle de ses œuvres : « J’ai écrit en totalité notre Bible et beaucoup d’autres volumes pour notre maison et pour le salaire, et par-dessus beaucoup de petits traités pour l’édification des jeunes gens. » Ce mot opuscule ne pouvait évidemment s’appliquer à une œuvre aussi immense, aussi achevée, et aussi universellement célèbre que l’Imitation de Jésus-Christ ; fleuve à pleins bords, où coule à grands flots toute la sagesse humaine et divine du christianisme. […] C’était sa vie en deux mots. […] Ce beau livre m’a toujours été si présent à l’esprit, le pasteur de campagne en a parlé deux fois dans mon poème pastoral de Jocelyn : Livre obscur et sans nom, humble vase d’argile, Mais rempli jusqu’au bord des sucs de l’Évangile, Où la sagesse humaine et divine, à longs flots, Dans le cœur attiré coulent en peu de mots ; Où chaque âme, à sa soif, vient, se penche et s’abreuve Des gouttes de sueur du Christ à son épreuve ; Trouve, selon le temps, ou la peine ou l’effort, Le lait de la mamelle ou le pain fort du fort, Et, sous la croix où l’homme ingrat le crucifie, Dans les larmes du Christ boit sa philosophie !