Toutes ces transactions sont restées inexpliquées et louches : les Mémoires de M. de Talleyrand en donnent sans doute le vrai mot. […] M. de Talleyrand, maître par ce seul mot des convictions au dedans et au dehors, n’eut qu’à ménager, par son habileté, la transition de la révolution à la légitimité, de l’invasion à la paix, du despotisme à la liberté représentative. […] Tel était ce caractère, toujours recueilli dans son silence, et qui ne laissait échapper son grand sens que dans des mots qui donnaient à réfléchir, parce qu’ils étaient eux-mêmes profondément réfléchis. […] Le prince de Talleyrand ne donnait que peu d’heures au sommeil ; il passait une moitié de sa nuit dans les salons aristocratiques de Londres ; il y semait ou il y recueillait négligemment ces mots qui deviennent le lendemain des indices ou des actes. […] Le roi Louis-Philippe sortit à pied de son palais, et vint recueillir en ce moment son avant-dernier mot.