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1762. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Ils ont fait beaucoup de lois, mais ce sont des lois athées, des lois de propriété, des lois d’héritage, des lois de famille, des lois d’administration, aucunes lois vraiment divines et humaines selon la grande acception de ces deux mots ; race de brigands qui s’est contentée de bien distribuer les dépouilles du monde. […] Il avait dit un mot qui désintéressait la politique de la religion : « Rendez à César ce qui est à César » ; il s’était borné à promulguer la morale de l’individu sans s’immiscer dans la morale de l’État, c’est-à-dire dans le gouvernement ; il pouvait sanctifier le sujet pendant que le prince était dépravé. […] Elle ne veut pas dire de bonne foi le grand mot de tout, le grand mot des hommes : j’ignore, et c’est pour ne pas vouloir confesser l’ignorance dans ce qu’elle ne peut pas savoir qu’elle perd son autorité et son crédit dans ce qu’elle sait. […] — « Ce moyen », répondit Confucius, « est de ne rien commander qui ne soit conforme au grand Ly (mot qui renferme dans son sens la raison, la conscience et la convenance des choses). C’est sur la raison, la conscience et la convenance, exprimées par ce mot complexe Ly, que la société est fondée ; c’est par ces trois principes que l’homme social s’acquitte, avec la gradation des devoirs, de ce qui convient envers le ciel.

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