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16. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Tous ces sens sont réunis dans le mot tem. […] On se cache la figure dans les mains en lui disant ce mot, et il rit ; souvent alors, il le répète, en se cachant aussi le visage dans la poitrine de la personne qui le tient ou en détournant la tête et en fermant les yeux. — 2º Avoua (au revoir) ; on lui dit ce mot, et il le répète quand on le ramène dans la chambre des enfants et qu’on ferme la porte ; il cesse alors de nous voir, et probablement ce mot signifie pour lui disparition de quelqu’un, disparition de certaines figures qu’il connaît. — Nul autre mot ; il ne comprend pas les mots papa, maman, quoiqu’il les dise parfois en façon de ramage. […] Il n’y a pas de pensée sans mots, pas plus qu’il n’y a de mots sans pensée. […] « Si nous avons un mot pour père et un mot pour mère, alors, pour exprimer le concept de parents, nous pouvons réunir les deux mots. […] Le petit garçon d’un voisin, à vingt mois, avait un vocabulaire de sept mots, et parmi ceux-ci le mot Ça y est, assez analogue au mot tem, et intraduisible comme lui dans notre langage ; car il l’employait à tout propos, pour dire voilà, je l’ai, c’est fait, il est venu, etc., désignant par là tout achèvement d’action et d’effet.

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