Ce serait déjà grave de dédier, — ne chicanons pas sur les mots, d’adresser publiquement son livre, un livre de satire et de personnalités, à M. […] Je ne sais pourquoi, peut-être est-ce parce qu’elles sont rares, mais ces rencontres me plaisent toujours ; j’y gagne, j’y apprends de ces gaies et folles nouvelles qui autrement courraient risque de ne m’arriver jamais, j’entends de ces mots spirituels que toute la méditation ne donnerait pas, je m’y aiguise ; je crois même voir, sauf quelques rares exceptions, une bienveillance réelle à mon égard sur ces visages fins et travaillés. […] Et puis, quand je rentre dans mes quartiers non lettrés et tout populaires, quand je m’y replonge dans la foule comme cela me plaît surtout les soirs de fête, j’y vois ce que n’offrent pas à beaucoup près, dit-on, toutes les autres grandes villes, une population facile, sociable et encore polie ; et s’il m’arrive d’avoir à fendre un groupe un peu trop épais, j’entends parfois sortir ces mots d’une lèvre en gaieté : Respect à l’âge ! […] » Un provincial, au contraire (je suis étonné d’avoir à employer ce mot avec M. de Pontmartin, et j’espérais même que ni le mot ni la chose n’existaient presque plus), est prompt à s’ébahir ou à se scandaliser ; il se pique ou se mortifie aisément ; il se bourre de trop de choses en trop peu de temps, et a peine ensuite à les digérer. […] Monsieur de Pontmartin, — je reviens à mon dire, et ce sera mon dernier mot, — je vous avais cru plus Parisien que cela.