Vous atteindrez au comble de vos vœux, vous jouirez de tous vos désirs, vous deviendrez roi, empereur, maître de la terre : un moment encore, et la mort effacera ces néants avec votre néant. » Ce genre de méditations, si grave, si solennel, si naturellement porté au sublime, fut totalement inconnu des orateurs de l’antiquité. Les païens se consumaient à la poursuite des ombres de la vie 181 ; ils ne savaient pas que la véritable existence ne commence qu’à la mort. […] Enfin Vergniaud ne s’est élevé à la grande éloquence, dans quelques passages de son discours pour Louis XVI, que parce que son sujet l’a entraîné dans la région des idées religieuses : les pyramides, les morts, le silence et les tombeaux.