/ 2289
1115. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Je devrais avoir du scrupule à rechercher comment le théâtre a tiré des beautés durables d’actes que réprouve justement la morale même la plus mondaine. Mais le même attrait qui intéressait les contemporains aux fautes domestiques de Louis XIV me porte, comme malgré moi, à toucher un point si délicat et à examiner par quelles circonstances l’art ni la morale dramatiques n’ont souffert de la faveur accordée à un mauvais exemple. […] C’est une de ces anecdotes qui, par la facilité avec laquelle une nation les accepte et s’obstine à y avoir foi, acquièrent tout au moins la valeur morale de croyances populaires. […] Louis XIV pouvait se dire, comme Boileau, Ami de la vertu plutôt que vertueux ; le premier pas, le seul possible aux meilleurs d’entre nous, vers cet idéal que nous propose la morale chrétienne. […] Aussi ne lit-on pas ces sermons, que Louis XIV a entendus, pour y trouver des détails de mœurs sur une époque, mais pour y voir une image de notre intérieur éclairé à jamais, dans ses profondeurs les plus reculées, par la lumière de la morale chrétienne.

/ 2289