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9. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Qui peut douter que le commandement, quand il est moral, ne soit supérieur à l’obéissance, quand elle est servile ? […] Le spiritualisme, c’est-à-dire le sentiment moral de ce qu’il doit à Dieu, aux autres peuples et à lui-même, y baisse à mesure que la fausse gloire y resplendit davantage. […] Analysez le gouvernement de Confucius : vous y retrouvez tout l’homme moral et toute la politique de la nature dans le mécanisme accompli du gouvernement. […] Pas un dogme législatif qui ne soit un dogme spiritualiste ; pas une prescription sociale qui n’ait Dieu à sa base et Dieu à son sommet ; pas une institution civile qui ne soit calquée sur un devoir moral ; la chaîne des devoirs moraux relie partout l’individu à la société et la société à l’individu ; la loi n’est qu’un commentaire de la nature. […] Ce double travail, également nécessaire, quoique inégalement rétribué, Dieu l’exige de l’homme comme être corporel, et de la société politique comme être moral.

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