Des hommes qui n’ont jamais fait de sciences, qui n’en savent pas un mot, qui n’en soupçonnent rien, qui n’ont jamais fait ni mathématiques, ni physique, ni chimie, ni biologie, (il faut dire aussi, à leur décharge, qu’ils n’ont fait non plus, qu’ils n’ont fait aussi ni lettres, ni art(s), ni philosophie, ni morale, ni religion, qu’ils n’y entendent rien, qu’ils n’en savent pas un mot, qu’ils n’en soupçonnent rien, puisqu’ils n’ont jamais fait, mis sur pied ni un roman, ni un conte, ni un poème, ni une nouvelle, ni un essai, ni une chronique, ni un pamphlet, ni un propos, ni une comédie, ni une féerie, ni une tragédie, ni un mystère, ni un sonnet, ni une farce, ni une sotie, ni une moralité, ni un cahier, ni des confessions, ni des mémoires, ni même une revue, et que d’autre part leur sécurité de fonctionnaires les met précisément à l’abri des terribles inquiétudes et problèmes moraux), (ni une épître), veulent nous faire prendre, à ce prix, les vessies pour des lanternes, et les lettres pour des sciences.