Ainsi Monsieur Pascal n’y avoit pas encore assez refléchi quand il mit sur le papier, que ceux qui jugent d’un ouvrage par les regles, sont à l’égard des autres hommes, comme ceux qui ont une montre sont à l’égard de ceux qui n’en ont point, quand il est question de sçavoir l’heure. […] Lorsqu’il s’agit du mérite d’un ouvrage fait pour nous toucher, ce ne sont pas les regles qui sont la montre, c’est l’impression que l’ouvrage fait sur nous. Plus notre sentiment est délicat, ou si l’on veut, plus nous avons d’esprit, plus la montre est juste. […] Mais dès que les mouvemens de leur coeur qui opere mécaniquement, viennent à s’exprimer par leur geste et par leur contenance, elles deviennent, pour ainsi dire, une pierre de touche qui donne à connoître distinctement si le mérite principal manque ou non dans l’ouvrage qu’on leur montre ou qu’on leur lit.