Et il me montre le possesseur de cette voix s’amusant à jouer, à musiquer de cette parole, à la façon des mourantes, en leurs dernières jouissances d’amour. […] Il nous parle de la séduction à la Circé, de la séduction fascinatrice de cette maison, qui lui faisait passer toute la journée à la mairie, en regardant, à tout moment, sa montre, et appelant l’heure, où il lui serait donné de prendre son envolée vers ce Portique Batignollais, où, du dîner jusque bien avant dans la nuit, un cénacle de jeunes et révoltées intelligences, se livraient, fouettées par l’alcool, à toutes les débauches de la pensée, à toutes les clowneries de la parole, remuant les paradoxes les plus crânes, et les esthétiques les plus subversives, dans la surexcitation d’une jolie femme, d’une Muse légèrement démente. […] Promenade autour de la forêt, le long d’un treillage de la chasse israélite, qui nous empêche d’y entrer ; promenade où Porel, joliment blaguant, à tout moment, tire sa montre et s’écrie : « À ce moment Machin dit » — et il cite un vers de Britannicus, ou bien : « Chose dit » — et il cite une phrase de la Partie de Chasse de Henri IV. […] Il se montre charmant, caressant, parle de l’intention qu’il a de reprendre, dans le courant de l’année, Henriette Maréchal.