Il en a écrit de très spirituelles où, faisant une comparaison suivie de la tragédie classique avec un syllogisme en forme, il nous montre l’auteur de Bajazet ou de Phèdre « arrangeant ses prémisses pour sa conclusion, dont il est le maître et dont il a le choix », de telle sorte que toutes les péripéties de l’action y soient prédéterminées par l’espèce du dénouement. […] Et là où tant d’autres, comme accablés sous le nombre de renseignements de toute sorte que leur offraient les Anecdotes et les Mémoires du temps, eussent laissé l’histoire envahir sur le roman, Le Sage, en cela véritablement classique, est peut-être encore moins admirable pour ce qu’il met que pour ce qu’il omet, pour ce qu’il dit que pour ce qu’il sacrifie, pour ce qu’il montre enfin que pour ce qu’il nous laisse à deviner. […] La Valise trouvée nous montre Le Sage au travail. […] Qu’on nous montre donc le vice des pensées, et qu’on laisse là le style, qui ne saurait être autrement qu’il est… S’il y a un reproche à faire, il ne saurait tomber que sur les pensées… Car le style ne saurait être accusé d’être recherché que parce que les pensées qu’il exprime sont entièrement fines et qu’elles n’ont pu se former que d’une liaison d’idées singulières, lesquelles idées n’ont pu être exprimées à leur tour qu’en rapprochant des mots ou des signes qu’on a rarement vus aller ensemble. » On avait raillé le style, on railla la justification. […] Il faut bien cependant que j’en touche quelque chose, et que je montre aussi brièvement que possible, mais clairement, ce que Paméla, Clarisse et Grandison apportaient de nouveau dans le roman.