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1016. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Non, il n’y a pas de poète à côté de celui-là ; on pourrait le lire sur les ruines du monde, au bruit des planètes fracassées hors de leurs orbites les unes contre les autres. […] C’est le livre des deux mondes. […] Il y peint sur une toile sans fond et sans fin la bataille de Dieu et des esprits rebelles, corps aériens qui succombent sans mourir et qui roulent du sommet des cieux dans les abîmes des enfers sans jamais se heurter aux aspérités impalpables de l’élément ambiant des mondes. […] Il embarque avec lui son génie descriptif, il fait le tour du monde, il double le cap des Tempêtes, il chante au pied du mât que la foudre brise ; il sauve à la nage, de la fureur des flots, sa vie périssable et sa vie immortelle avec son poème. […] Des sept pages du monde une me reste à lire : Je ne sais pas comment l’étoile y tremble aux cieux, Sous quel poids du néant la poitrine y respire, Comment le cœur palpite en approchant des Dieux !

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