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990. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Et quand on me mit à l’école, il y avoit des jeunes filles qui de mon temps étoient jeunettes, et moi, tout jeunet comme elles, je les servois de mon mieux par des cadeaux d’épingles, on d’une pomme, ou d’une poire, ou d’un annelet d’ivoire, et il me sembloit que j’avois beaucoup fait si je m’étois acquis leur bonne grâce, Et lors je disois à part moi : Quand viendra-t-il pour moi le moment où je pourrai aimer par amour ! […] Nature avant tout sociable, il ne pouvait demeurer seul un moment : « Trop malgré moi me trouvois seul », dit-il. […] Messire Robert de Namur, seigneur de Beaufort, parent et allié de cette reine, avait déjà engagé Froissart, qui semble avoir été un moment de ses domestiques, à écrire l’histoire des guerres de son temps, et n’avait pas eu de peine à l’y décider. […] » — « Je le dis, répond le chevalier, pour que vous voyiez bien qu’il est plus neuf que les autres. » — « C’est vrai », répondis-je. — « Or, dit-il, je vous conterai la chose et comment, il y a dix ans, cela arriva. » Et suit une histoire singulière de siège et de brèche faite à la muraille de cette ville de Cazères qu’ils traversaient en ce moment.

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