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13. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Qu’on ne s’alarme pas trop de cette ardeur de connaître à fond et de pénétrer : il y a lieu et moment pour l’employer, et aussi pour la suspendre. […] moment ineffable ! […] Il n’importe pas seulement de bien saisir un talent au moment du coup d’essai et du premier éclat, quand il apparaît tout formé et plus qu’adolescent, quand il se fait adulte ; il est un second temps non moins décisif à noter, si l’on veut l’embrasser dans son ensemble : c’est le moment où il se gâte, où il se corrompt, où il déchoit, où il dévie. […] Après le premier moment où le talent, dans sa floraison brillante s’est fait homme et jeune homme éclatant et superbe, il faut bien marquer ce second et triste moment, où il se déforme et se fait autre en vieillissant. […] Les sympathies et les antipathies, de tout temps si vives, qu’il devait susciter, se prononcent et font cercle dès ce moment autour de lui.

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