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738. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Aussi, malgré cette réminiscence passagère des livres saints, les mœurs sont partout allemandes ; à peine peut-on lire deux ou trois pages sans trouver une allusion aux coutumes nationales. […] Pour mieux marquer la portée de son œuvre, Goethe, par des oppositions habilement ménagées, nous laisse partout sentir quelle limite délicate sépare dans nos mœurs le trivial du simple et le vulgaire du beau. […] L’Allemagne a eu cette bonne fortune qu’au moment où la grande poésie s’est développée chez elle, les mœurs étaient d’une simplicité extrême. […] Il éprouve un âpre plaisir à dégoûter les commis, bonnes gens aux mœurs simples, des joies innocentes de leur état, et à tourner en ridicule le zèle important qui les relève à leurs propres yeux. […] Tu seras ici, la main à la charrue, un soldat allemand qui étend les limites de notre langue et de nos mœurs dans le pays de l’ennemi. » Et du doigt il montra l’Orient.

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