C’est ainsi que Bautru, dès longtemps, avait dit, en jouant sur le mot, qu’ honnête homme et bonnes mœurs ne s’accordoient guère ensemble ; franche saillie de libertin ! […] Les Lettres du chevalier, en effet, abondent en particularités qui touchent à la fois à l’histoire de la langue et à celle des mœurs, et qui nous y font pénétrer. […] Ne rien faire que par intérêt, même en ces choses légères, ne pas savoir être aimable, même gratuitement et en pure perte, M. de Méré appelle cela les mauvaises mœurs . […] En traduisant Pétrone, et dans de certains détails de mœurs qui précèdent le récit de l’aventure, le chevalier l’arrange un peu : « Je le mets dans notre langue, dit-il, non pas toujours comme il est dans l’original, mais comme je crois qu’il y devroit être. » Il se trouve ainsi que Pétrone ne nous parle que de l’aimable Phryné et de Climène, au lieu de nous parler d’autre chose ; mais ce n’est pas là un grave reproche que nous adresserons au chevalier ; sa traduction du morceau est des plus agréables à lire en elle-même, et se peut dire dans tous les cas une belle infidèle. […] Ces taches fréquentes, jusque dans un homme aussi poli que l’était le chevalier, attestent les mœurs d’alentour et donnent raison à Tallemant des Réaux.