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1053. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Le monarque parle, tout est peuple, et tout obéit » ; c’est-à-dire que, par suite du relâchement excessif des pouvoirs, de l’affaiblissement des mœurs et d’une sorte de dissolution lente et universelle, il n’y avait plus en France alors de digue véritable et solide entre la masse entière de la nation et le roi ; que les divers corps et ordres de l’État n’avaient plus de force pour subsister par eux-mêmes et pour résister, le jour où ils seraient mis sérieusement en question, et qu’il n’y avait plus qu’un trône debout, au milieu d’une plaine immense, d’une plaine mobile. […] Necker à la suite de l’ouvrage intitulé : Du gouvernement, des mœurs et des conditions en France avant la Révolution (Hambourg — 1795), a insisté sur le caractère étrange et compliqué de sa physionomie : une lettre de Lavater, qu’on a jointe dans une seconde édition aux pages de Meilhan, y sert de correctif et fait ressortir au contraire les parties douces et célestes.

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