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1202. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

22 janvier Le commerce moderne en est arrivé à ceci : Bracquemond racontait à Gavarni qu’il connaît un garçon, payé très cher, dans un magasin du passage des Panoramas, pour imiter, avec ses lèvres, le sifflement de la soie neuve, en déroulant des rubans reteints. […] Plus tard, j’ai changé cela, j’ai fait entrer dans ma vie une douce philosophie et de la gaîté… » Là-dessus Flaubert, oui Flaubert, et Saint-Victor se mettent à soutenir la thèse qu’il n’y a rien à faire avec le moderne ; ce qui nous fait pousser des cris de paon et leur jeter : « La plastique est transposée, voilà tout !  […] C’est Taine, l’incarnation en chair et en os de la critique moderne, critique à la fois très savante, très ingénieuse, et très souvent fausse au-delà de ce qu’on peut imaginer. […] » Ce soir, chez la princesse Mathilde, Fromentin fait la remarque que, depuis les Carrache, les procédés matériels de la peinture sont complètement changés, qu’on n’a qu’à regarder un tableau d’avant eux, et qu’on verra toutes les lumières en creux, tandis que dans la peinture moderne toutes les lumières sont en relief. […] c’est une chose curieuse et importante que la part de la domesticité dans l’histoire… Les domestiques mâles ont eu moins de pesée sur elle… Un moment, il parle de Louis XV et des temps modernes.

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