Non qu’il n’y ait de grands traits, de belles et larges comparaisons, et aussi de ces plaintes toujours vraies et toujours émouvantes sur la vie humaine si traversée et si misérable en elle-même, et où il a fallu, dit-il, que Dieu mît de l’adresse et de l’artifice pour nous en cacher les misères : Et toutefois, ô aveuglement de l’esprit humain ! […] Il y a un fait qui se peut vérifier : dans cette suite des sermons de Bossuet qui ont été rangés, non pas dans l’ordre chronologique où il les a composés, mais selon l’ordre de l’année chrétienne, en commençant par la Toussaint et l’Avent et en finissant par-delà la Pentecôte, voulez-vous à coup sûr mettre la main sur un des plus beaux et des plus irréprochables, prenez l’un quelconque de ceux dont il est dit : « Prêché devant le roi ». […] Il est l’Apôtre sans art d’une sagesse cachée, d’une sagesse incompréhensible, qui choque et qui scandalise, et il n’y mettra ni fard ni artifice : Il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs ; et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine. […] Bossuet mettait sans doute sa certitude avant tout dans le ciel ; mais, orateur, il redoublait d’autorité et de force calme en sentant que sous lui, et au moment où il la pressait du pied, la terre de France ne tremblait plus. […] C’est alors que gouvernant presque seul et supérieur à ce qui l’entourait, il a mis partout l’empreinte de son goût, etc., etc. » — L’idée de faire régner et gouverner M. de Lionne en lieu et place de Louis XIV est surtout des plus singulières.