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473. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Joubert, toute cette description préalable et si complète n’est dans sa pensée qu’une concession faite aux juges sévères et aux adversaires intimes : « Il est tout cela, je le sais, je vous l’accorde ; mais étant tout cela, et précisément parce qu’il est tel, il y a de certaines fautes combinées, compliquées, dont il est incapable. » Telle est la thèse de l’avocat ami qui n’a cédé sur tant de points que pour être plus en mesure ensuite de défendre le pauvre accusé sur tout le reste. […] Je les attends à l’autre monde ; c’est là seulement que je renouerai mes amitiés2. » Est-ce donc trop s’avancer que de croire qu’après tant de preuves publiques et privées, et après ce dernier témoignage, longtemps resté secret, qui vient de sortir, — cette grande lettre datée de Villeneuve-le-Roi, — le moral et le caractère de Chateaubriand sont connus, et que, quelle que soit la mesure de sévérité ou d’indulgence qu’on y veuille apporter, les points principaux sur lesquels roule le jugement sont suffisamment fixés et établis ?

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