Nous avons fait observer plus haut quelle part prépondérante avait prise le clergé de France, dès l’origine et durant tout le seizième siècle, dans les mesures contre les Reformés. […] Un mois après, nous voyons Bossuet demander les maisons adjacentes aux temples : le succès l’enhardissait… Pas plus que les auteurs, dont je viens d’invoquer le témoignage, je ne sais si Bossuet fit partie du « conseil de conscience » qui prépara la Révocation : mais il existe un autre fait qui prouve d’une manière irrécusable jusqu’à quel point il était partisan de cette mesure d’expulsion. […] 3° Bien que les preuves exactes fassent défaut de sa participation effective au « conseil de conscience » qui prépara la Révocation de l’Édit de Nantes, il est indéniable qu’il approuvait hautement cet acte néfaste, auquel devait aboutir fatalement sa politique vis-à-vis des protestants, puisqu’aussitôt après la signature de l’édit révocateur, il fait éclater sa joie en des termes qui ne laissent aucun doute sur ses sentiments à l’égard de cette mesure. […] Mais, que dis-je, tant qu’il existera des historiens assez aveugles ou d’assez mauvaise foi pour qualifier, par exemple, l’institution de la caisse des conversions de Pellisson, cet ignoble et grotesque achat des consciences pour un peu d’or, de « mesure d’humanité », comment pourrait-on exiger que la vérité se fit enfin jour ? […] Henri Martin insiste également sur ce point : « La plus grande part toutefois, dans ces mesures malveillantes, devait être attribuée, non point à l’initiative du gouvernement, mais à la pression qu’exerçait le clergé sur les dépositaires de l’autorité royale.