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14. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

Si ses talens poétiques ne peuvent être comparés à ceux des Corneilles, des Racines, des Moliere, des Lafontaine, des Boileau, &c. il peut du moins être regardé comme le Créateur des Tragédies lyriques parmi nous, & comme le meilleur modele de ce genre de Poésie. […] Quand il seroit vrai que notreHorace se fût élevé contre ses Poëmes, pourroit-on disconvenir qu’il y a dans l’Opéra, comme le remarque très-bien un Ecrivain de nos jours, « un vice radical qui a suffi pour indisposer contre lui les meilleurs Esprits, tels que Boileau, Racine, Lafontaine, Rousseau, la Bruyere, &c. ? […] Et véritablement, sans être taxé de trop de rigueur, on peut dire, de l’aveu du Goût, que le meilleur des Opéra ne sera jamais un excellent Ouvrage. […] Comment peut-on mettre treize Vers, nous ne disons pas au dessus, mais en comparaison de trois Pieces, dont une est restée au Théatre, où elle fait plaisir, & dont les deux autres annoncent plus de talens pour la Poésie en général que le meilleur Opéra de Quinault ?

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