Le mauvais usage est celui du plus grand nombre. […] Et pourtant, malgré les railleurs, malgré l’exemple des grands écrivains, cette influence mauvaise du milieu mondain s’est prolongée des années et des années sur notre littérature. […] Il suffit de regarder la moins mauvaise des épopées artificielles qui encombrent notre période classique, je veux dire la Henriade. […] Parlerai-je de l’éloquence religieuse énervée par la crainte de hasarder un mot vif ou un reproche blessant ; du sentiment de la nature entravé dans son expansion et peu à peu étouffé, parce qu’on daignait à peine entrevoir la campagne par les vitres d’un château et qu’il était de mauvais ton de nommer par leur nom veaux, vaches, couvée et villageois aussi ?