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315. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ce ne sera jamais un objet secondaire, et l’Art poétique ne cessera pas d’avoir son à-propos, soit contre les mauvais écrivains en vers, soit pour apprendre à goûter les vrais poètes. […] A quoi bon chercher, dans une discussion des témoignages historiques, s’il a mérité sa mauvaise renommée ? […] Voltaire aurait été bien surpris si, dans un de ses moments d’inquiétude secrète sur la durée de ses œuvres, quelqu’un lui eût dit qu’en écrivant une épopée il s’était donné le même genre de tort que Chapelain, et qu’au jugement des connaisseurs, la Henriade ne serait qu’un exemple plus illustre que la Pucelle d’un mauvais poème épique composé selon les règles. […] Pour ceux qui, soit meilleur goût, soit prévention contre le poète, pensaient que la France pouvait attendre encore, et qu’il valait mieux passer pour n’avoir pas la tête épique que de se tenir pour content de la Henriade, à grand’peine s’empêchait-on de les appeler mauvais citoyens.

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