Viennet ; il disait quelquefois en riant : « Si l’on voulait me jouer un mauvais tour, ce serait d’en mettre une en répétition. » Mais il ne riait qu’à demi en disant cela, et il n’eût peut-être pas été très-fâché que l’idée en vînt à d’autres. […] Cousin, à qui cette élite de jeunes esprits était également dévouée, impatient peut-être de ce partage et pour couper court à ce qui lui semblait un engouement, leur avait dit un jour que l’auteur d’Oberman, avec sa mélancolie stérile, ne pouvait être qu’un « mauvais cœur. » Ce mot d’un maître, et qui lui était échappé un peu à l’aventure, étonna et troubla profondément les adeptes, mais sans toutefois les désenchanter. […] Quoique Ampère eût de mauvais yeux, et qu’évidemment la nature ne l’eût point formé pour le pittoresque, il s’en tire à force d’esprit et d’intelligence. […] Il allait avoir cinquante ans : c’est un mauvais quantième pour recommencer la vie. […] Ceci me ramène à ce que vous me dites dans votre dernière lettre… Cette lettre m’a causé un certain chagrin dont vous ne devez pas me savoir mauvais gré ; elle a achevé de me prouver qu’il s’était fait un changement considérable dans votre vie, et que d’ici à longtemps il n’y avait point d’espérance de vous voir, si ce n’est en passant et pour peu de temps.