La matière n’existe pas plus que l’âme, peu n’existe ; tout se réduit à des apparences mobiles, livrées à un perpétuel devenir, qui encore s’accomplit on ne sait où, puisqu’il n’y a réellement ni temps ni espace. […] L’expression de la mort est hideuse ou sublime : hideuse à l’aspect de la décomposition de la matière que l’esprit ne retient plus, sublime quand elle éveille en nous l’idée de l’éternité. […] Arrive-t-on à quelque morceau de matière qui n’exprime rien, qui ne signifie rien, l’idée du beau ne s’y applique plus. […] La matière est mue et pénétrée par des forces qui ne sont pas matérielles, et elle suit des lois qui attestent une intelligence partout présente. […] Sans prétendre que la sculpture n’ait pas jusqu’à un certain point son coloris, celui d’une matière parfaitement pure, celui surtout que la main du temps lui imprime, malgré toutes les séductions d’un grand talent contemporain117, je goûte peu, je l’avoue, cet artifice qui s’efforce de donner au marbre la morbidezza de la peinture.