Dites que mon corps est matière ou dites qu’il est image, peu m’importe le mot. […] Aucune théorie de la matière n’échappe à cette nécessité. […] Il faudra bien alors se résigner à conserver de la matière son fantôme. […] Mais entre cette perception de la matière et la matière même il n’y a qu’une différence de degré, et non de nature, la perception pure étant à la matière dans le rapport de la partie au tout. […] Nous ajouterons maintenant : puisque la perception pure nous donne le tout ou au moins l’essentiel de la matière, puisque le reste vient de la mémoire et se surajoute à la matière, il faut que la mémoire soit, en principe, une puissance absolument indépendante de la matière.