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417. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Nisard, dans ces milieux divers, se disait honnête et il l’était ; mais il avait un sens qui le détournait des fausses espérances et des excessifs désespoirs ; mais, par ses goûts classiques mêmes, par son habitude raisonnée de prosateur, par un certain ballottage équitable qui neutralise les écarts, il se tenait, dans ses variations, à des idées moyennes d’expérience et de portée actuelle, que l’expression seule grossissait un peu ; il n’était du reste nullement fermé à plusieurs des discussions nouvelles qui s’agitaient, et il en retirait, après coup, matière à digression littéraire, sans s’éprendre du fond : autant de garanties contre l’erreur et pour la marche de ce genre de talent. […] Il y a un vers charmant du vieux dramaturge Hardy, le seul bon, je crois, qu’il ait fait ; je demande pardon (en matière aussi classique) de ce qu’il y a d’un peu léger dans la citation : Couler une main libre autour d’un sein neigeux… Voilà le vers. […] Grâce à lui, ce caractère si profond, si creusé, si énergique, si généreux au travers de ses arrière-pensées, et dans ses complications mêmes si précis, est devenu un peu plus qu’auparavant un problème pour ceux qui ne l’ont pas connu ; il est devenu matière à récrimination, et, qui pis est, à amplification.

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