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356. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Les intrigues de la tragi-comédie en font la matière ; la farce en fait l’assaisonnement. […] Quant au public, personne ne l’avait encore averti qu’il n’y a pour lui d’amusement solide au théâtre que s’il en est la matière, et qu’il doit y apporter la comédie pour l’y trouver. […] La comédie proprement dite n’était qu’un jeu d’esprit dont s’amusaient, comme des enfants aux marionnettes, ceux qui devaient plus tard fournir la matière de la vraie comédie, le jour où un homme de génie la créerait en mettant le parterre lui-même sur la scène. […] Mais il lui était donné d’être le plus grand par cette prodigieuse succession de trois genres de comédie et de trois théâtres, qui ont comme épuisé en vingt ans la matière de toute comédie durable48. […] Ni ceux qui se plaisent à la tendresse ne trouvent qu’il en a manqué où il en fallait ; ni ceux auxquels il faut beaucoup de matière pour contenter leur imagination ne le trouvent timide ou stérile dans ses conceptions ; ni ceux qui veulent de la raison partout, même en amour, ne le surprennent un moment hors du naturel et du vrai.

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