. — Application au moi et à la matière. — Idée mathématique des atomes. — Une substance réelle n’est qu’une série distincte d’événements. — Une force n’est que la propriété pour un de ces événements d’être suivi par un autre de la même série ou d’une autre série. — Idée de la nature. […] Il n’y en a plus que deux aujourd’hui, le moi et la matière ; mais jadis il y en avait une légion ; alors, pendant l’empire avoué ou dissimulé de la philosophie scolastique, on imaginait, sous les événements, une quantité d’êtres chimériques, principe vital, âme végétative, formes substantielles, qualités occultes, forces plastiques, vertus spécifiques, affinités, appétits, énergies, archées, bref un peuple d’agents mystérieux, distincts de la matière, liés à la matière, et que l’on croyait indispensables pour expliquer ses transformations. […] Jusqu’ici, les plus fidèles sectateurs de l’expérience ont admis, au fond de tous les événements corporels, une substance primitive, la matière douée de force. […] Or l’analyse qui montre dans la substance et dans la force des entités verbales s’applique à la matière aussi bien qu’à l’esprit. […] Les forces prennent la matière, la conforment et s’annoncent en se peignant à sa surface par leurs effets, se signifient et s’interprètent par les qualités qu’elles imposent à la matière… La véritable cause qui meut le cœur, l’estomac, les organes, est extérieure et supérieure à ces organes. » (Jouffroy, Esthétique, 132,145 ; Nouveaux mélanges, 233 à 273.)