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212. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

A la fin de ce siècle, l’art d’écrire en prose n’avait plus guère à acquérir quant à la matière ; et quant à la langue elle-même, elle ne demandait plus que des perfectionnements de détail, et une certaine discipline dont nous nous occuperons en son lieu. […] Recueillir et exprimer le plus grand nombre d’idées dans toutes les matières qui peuvent recevoir la forme littéraire et perfectionner les langues. […] Toujours sobre, attaché à son objet, châtié et contenu, même à l’époque où cette ivresse emportait les meilleurs esprits préservé par son caractère, par son rôle, par la sévérité de sa matière, des écarts de l’enthousiasme littéraire, il n’avait reproduit de l’antiquité que la simplicité de sa méthode ; du reste, ainsi que je l’ai remarqué, trop théologien pour ne pas négliger la plus grande partie des trésors de la sagesse profane. […] La matière du livre de Montaigne est d’ailleurs la même que celle des écrits de ses devanciers. […] A. un homme si admirablement préparé pour bien juger, quelle riche matière offrait le xvie  siècle !

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