Ce qui a le plus manqué à la philosophie, c’est la précision. […] Ils traitent la succession comme une coexistence manquée, et la durée comme une privation d’éternité. […] Pourtant, chez l’animal même, nous trouvons des représensations auxquelles ne manquent que la réflexion et quelque désintéressement pour être pleinement des idées générales : sinon, comment une vache qu’on emmène s’arrêterait-elle devant un pré, n’importe lequel, simplement parce qu’il rentre dans la catégorie que nous appelons herbe ou pré ? […] Car nous sentons qu’une volonté ou une pensée divinement créatrice est trop pleine d’elle-même, dans son immensité de réalité, pour que l’idée d’un manque d’ordre ou d’un manque d’être puisse seulement l’effleurer. […] Après avoir prouvé par des arguments décisifs qu’aucun effort dialectique ne nous introduira jamais dans l’au-delà et qu’une métaphysique efficace serait nécessairement une métaphysique intuitive, il ajouta que cette intuition nous manque et que cette métaphysique est impossible.