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422. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Mais, là comme ailleurs, il faut savoir lire : or, Jomini excellait à lire sur une carte, et, par une sorte de don de nature, il avait aussi le secret de la manière de lire de Napoléon. […] Jomini était de la suite de l’Empereur à son entrée triomphale à Berlin, le 28 octobre de cette année (1806), et il aimait à rappeler ce souvenir, non par vanterie, mais par manière de leçon, et en présence surtout des anniversaires et des contrastes étonnants auxquels il lui fut donné d’assister dans sa longue vie. […] Mais cette manière de vivre avait de grands inconvénients pour notre service : restant étrangers à tout ce qui se passait, n’ayant communication d’aucun ordre, nous ne pouvions ni nous instruire de notre métier, ni bien remplir les missions dont nous étions chargés36 » Une première remarque à faire et qui vient aussitôt à l’esprit, c’est combien, dans cet état-major de Ney ainsi gouverné, la situation de Jomini, admis continuellement auprès du maréchal à raisonner et à discuter avec lui, devait sembler à part et tout à fait exceptionnelle. […] « Cette mission offre un singulier exemple de la manière de servir à cette époque. […] M. le maréchal Ney, qui l’employait comme aide de camp, a bien voulu le citer d’une manière honorable dans le rapport des affaires d’Ulm, qui a été adressé à S.

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