Thiers estime que, seul, il a donné une doctrine complète sur l’homme, sa nature et sa destination ; et si c’est là beaucoup dire, il montre du moins que, sans nier le mal, et sans se l’exagérer non plus, Vauvenargues, dans son optimisme pratique, a considéré le monde comme un vaste tout où chacun tient son rang, et la vie comme une action où, à travers les obstacles, la force humaine a pour but de s’exercer. […] Qu’il soit ou ne soit pas destiné au bonheur, il est certain du moins que jamais la vie ne lui est plus supportable que lorsqu’il agit fortement ; alors il s’oublie, il est entraîné, et cesse de se servir de son esprit pour douter, blasphémer, se corrompre et mal faire. » M. […] est-ce un mal ? […] » N’est-ce pas ainsi que Cromwell (ce souvenir, bon gré, mal gré, saute tout d’abord à l’esprit) faillit partir un jour pour l’Amérique, à la veille de 1640 ? […] La nation anglaise se souleva une première fois, et, la seconde, elle se soumit à la plus avilissante oppression, elle laissa mourir Sidney et Russel, elle laissa attaquer ses institutions, ses libertés, ses croyances, mais elle se détacha de ceux qui lui faisaient tous ces maux.