Porte fièrement ta pauvreté et moque-toi des succès mal acquis. […] Celui qui suit les conseils de la première écrit, écrit, écrit, compile, compile, compile ; il arrive ainsi à se faire bon an mal an une jolie rente, et il offre alors ce contraste paradoxal d’être souvent l’auteur de trente ou quarante ouvrages et d’être à peu près nul et non avenu pour l’histoire de la littérature. […] Qui donc, à moins d’être aveugle et volontairement aveugle, n’a remarqué le cortège de maux dont le développement de la richesse industrielle a été partout accompagné ? […] A leur défaut, des financiers, qui ont eu l’esprit de s’enrichir, savent dépenser un bien trop souvent mal acquis en Mécènes généreux, tel ce fastueux et malheureux Fouquet dont le nom doit à la courageuse reconnaissance de ses protégés une espèce de persistante auréole. […] Mais que les marchands de prose ou de vers tirent à eux la grosse part du profit au détriment de ceux qui ont eu la peine et l’honneur de créer, c’est un mal plus capable d’influer sur la quantité que sur la qualité de la production littéraire.