A un mal aussi contagieux & aussi funeste, il faut des remedes plus directs & plus efficaces. […] Or, l'Homme étant ainsi enlevé à lui-même, quel mal a-t-il pu jamais résulter de sa croyance à la Religion & de sa soumission à son autorité ? […] Le mal du Chrétien n’est, aux yeux de sa foi, qu’un mal passager, & toujours propre à lui mériter des récompenses éternelles. Le mal du Philosophe est un aiguillon pour sa malice, un sujet pour ses révoltes, un ferment pour son humeur, un motif d’injustice & d’iniquité. […] J’ai mal usé de ma santé, & vous m’en avez justement puni ; ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. » L’Homme sans Religion ne cherche qu’à repousser ce qui le blesse ; il s’impatiente, il murmure, il s’irrite, il aggrave les coups qu’il éprouve ; rien ne peut adoucir son mal, & il est toujours prêt à immoler tout ce qui l’environne au désir de s’en délivrer.