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901. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

C’est là, Monsieur, que j’eus l’honneur de vous connaître, d’assister à vos entretiens à la table de M. le curé Lambert, et de vous recevoir dans ma maison de Bessancourt dans l’intervalle de ces entretiens. […] Son appartement, au premier étage d’une maison décente, était en désordre, mais c’était un désordre de négligence ; les meubles s’y entassaient sur les meubles, les tableaux sur les tableaux, les étoffes sur les étoffes : on eût dit un encan. […] Ainsi la philosophie ascétique du député d’Arras, la ténacité froide de ses idées d’abord féneloniennes, la patience de ses utopies à attendre l’heure des applications, au milieu des premiers murmures de l’Assemblée constituante contre ses chimères démagogiques, son obstination à acquérir par un travail ingrat l’éloquence qui lui manquait à l’origine et qu’il finit par conquérir à force de veilles, sa pauvreté volontaire, sa vie d’artisan dans une maison d’artisan, sa sobriété, sa séquestration absolue du monde des plaisirs ou des intrigues, en sorte qu’il ne sortait de son entresol, au-dessus d’un atelier, que pour apparaître aux deux tribunes du peuple : tous ces détails vrais du portrait de Robespierre, détails sur lesquels j’ai trop insisté, d’après madame Lebas, n’étaient que de la fidélité et ont paru de la faveur.

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