Rendre la liberté à Marie Stuart, c’était livrer à l’Espagne, à la France, à la maison catholique d’Autriche, le levier tout-puissant, à l’aide duquel ces puissances remueraient l’Écosse pour la donner au papisme. […] Et cependant on abast toutes les maisons de mes serviteurs et je ne puis les ayder, et pend-on lesmaistres, et je ne puis les recompenser ; et toutes foys tous demeurent constantz vers moy, abhorrent ces cruels traistres, qui n’ont trois mil hommes à leur commandement, et si j’avais secours, encores la moytié les laisserait pour seur. […] Transportée au château de Bolton, maison des ducs de Norfolk, elle écrit d’un style bien différent à la reine d’Espagne, femme de Philippe II : « Si j’avais de vous et des rois, vos parents, espérance de secours, lui dit-elle, je mettrais la religion ici subs (c’est-à-dire je ferais triompher le catholicisme) ou je mourrais à la peine. […] Tous ceux de nostre maison ont tous esté persécutez par cette secte : témoin vostre bon père, avec lequel j’espère estre receue à mercy du juste Juge. […] Je me souviens que, dans ma jeunesse, monsieur mon oncle François me dit un jour à sa maison de Meudon : « Ma nièce, il y a surtout une marque à laquelle je vous reconnais de mon sang.