« Saint Louis, dit Tillemont, était blond et avait le visage beau comme ceux de la maison de Hainaut, dont il était sorti par sa grand-mère Isabelle, mère de Louis VIII. » Pour achever de comprendre ce genre de beauté noble et attrayante, d’une douce fierté, cette trempe royale et chrétienne tout ensemble, je crois qu’on y peut introduire quelque chose de l’idée d’un saint François de Sales avec moins de riant, avec plus de gravité de ton et de relief chevaleresque, avec le casque d’or et le glaive nu aux jours de bataille : mais c’était également une de ces natures en qui le feu intérieur reluit et qui se consument d’elles-mêmes de bonne heure par trop de zèle et de charité. […] Vers la fin de son livre, on dirait que Joinville, en le dictant98, s’accoutume peu à peu à être auteur ; parlant de saint Louis et des maisons religieuses de tout genre, des monastères de tout ordre qu’il fonda, il dit : « Et ainsi que l’écrivain qui a fait son livre et qui l’enlumine d’or et d’azuram, enlumina ledit roi son royaume de belles abbayes qu’il y fit. » Voilà une comparaison littéraire proprement dite ; et elle est encore vive et riante.