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543. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Là-dessus un récit drolatique de la visite de Zola et de Daudet, au ministère, Zola voulant porter le chapeau de Daudet pour qu’il pût s’appuyer sur sa canne et sur son bras, et prononçant son speach, les deux chapeaux à la main. […] De chaudes, de nerveuses poignées de main m’accueillent, et l’une de ces mains est la main de Lafontaine, me tendant un petit bouquet de violettes, entouré d’une carte de sa femme, sur laquelle est écrit : Henriette Maréchal, le rôle joué en 1865. […] Elle me peignait cette femme, petite, délicate, mignonne, un rien boscote, avec de grosses mains noueuses maladroites, pouvant tenir six dominos et, par là-dessus, si aveugle, qu’elle était obligée de coudre contre son nez. […] Et cela se terminait par Verlaine, tenant d’une main son reçu, et ne le lâchant, que lorsqu’il tenait, dans l’autre main, un napoléon et deux pièces de cent sous, s’écriant : « Un sale Badinguet et deux pièces suisses !  […] Et c’est un plaisir de voir Mirbeau, parlant de ces plantes, avoir dans le vide, des caresses de la main, comme s’il en tenait une.

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