« Le jeune homme et la jeune femme sortent les derniers de la maison en glissant la clef par la chatière sous la porte ; l’homme tient à la main ses lourds outils de travail, le pic, la pioche ; sa hache brille sur ses épaules ; la femme porte un long berceau de bois blanc dans lequel dort son nourrisson en équilibre sur sa tête ; elle le soutient d’une main, et elle conduit de l’autre main un enfant qui commence à marcher et qui trébuche sur les pierres. […] Il tenait d’une main son chapeau entouré d’une ganse noire à boucle d’argent ; son habit gris, à boutons d’acier taillés à facettes, s’ouvrait sur un gilet blanc à longues poches ; ses souliers étaient noués sur le cou-de-pied par des agrafes d’argent ; il portait un jonc à longue pomme d’or à la main. […] Sa main, à son réveil, en s’étendant au hasard, à droite ou à gauche, ne pouvait tomber que sur des livres. […] L’existence était un poème pour moi ; l’univers en notes diverses ne chantait ou ne gémissait qu’un hymne, je ne vivais qu’un livre à la main. […] Ces années, comme les fantômes de Macbeth, passant leurs mains par-dessus mon épaule, me montrent du doigt non des couronnes, mais un sépulcre ; et plût à Dieu que j’y fusse déjà couché !