Frédéric s’empressa de visiter la portion de territoire qui lui était échue : J’ai vu, dit-il (12 juin 1772), cette Prusse (polonaise) que je tiens en quelque façon de vos mains ; c’est une très bonne acquisition et très avantageuse, tant pour la situation politique de l’État que pour les finances ; mais, pour avoir moins de jaloux, je dis à qui veut l’entendre que je n’ai vu sur tout mon passage que du sable, des sapins, de la bruyère et des juifs. […] Mais la campagne de 1778 qui s’ouvrit à l’occasion de la succession de la Bavière remit le prince Henri en désaccord avec le roi, et se retrouvant sur le même terrain, celui de la politique à main armée et de la guerre, les différences de caractère et de vues qui avaient déjà paru entre eux précédemment se prononcèrent encore. […] [NdA] On lit, au tome ier des Souvenirs de Mme Vigée-Lebrun, un portrait du prince Henri, qui, venant d’une main si habile à faire des portraits au pinceau, d’un artiste si habitué à bien voir, a du prix et porte avec soi sa garantie de ressemblance : Lorsque la comtesse de Sabran me présenta chez elle au frère du grand Frédéric, je voyais ce prince pour la première fois, et je ne saurais dire combien je le trouvai laid. […] Camille Paganel, a eu sous les yeux « un volume des œuvres de Frédéric, avec des annotations de la main même du prince Henri : à chaque page percent la mauvaise humeur, le sentiment jaloux du vainqueur de Freyberg. » af.