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1192. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Pressé par la persécution et par la mort, volontaire ou violente, il n’a pu mettre la dernière main à ce monument, non plus qu’à tant d’autres parvenus jusqu’à nous avec les traces d’un désordre non moins évident, qu’on ne saurait davantage attribuer aux éditeurs que le hasard leur a donnés. […] Certainement, quand on voit ce qu’est devenue la critique entre les mains de M.  […] Aristote a rencontré parfois ce bonheur ; et la logique, par exemple, a été construite de toutes pièces par ses seules mains, sans que ce prodigieux édifice eût été préparé par des travaux antérieurs, sans qu’il ait été agrandi ou changé par les travaux qui ont suivi. […] L’exil et la mort vinrent le surprendre à soixante-deux ans, avant qu’il eût pu mettre la dernière main à aucun de ses travaux ; et ses manuscrits, confus et inachevés, devinrent l’héritage d’un élève bien capable de les comprendre, mais qui ne prit pas la peine de les classer, laissant ce soin pieux à des mains moins habiles et moins éclairées. […] Entre les mains du disciple de Socrate, il a produit des chefs-d’œuvre qu’Aristote avait essayé d’imiter, bien vainement sans doute.

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