Un jeune homme ne sçauroit faire dans l’art de la peinture tout le progrès dont il est capable, si sa main ne se perfectionne pas en même-temps que son imagination. […] Le génie a, pour ainsi dire, les bras liez dans un artisan, dont la main n’est pas dénoüée. Il en est de l’oeil comme de la main. […] Si l’imagination n’a pas à sa disposition une main et un oeil capables de la seconder à son gré, il ne résulte des plus belles idées qu’enfante l’imagination, qu’un tableau grossier, et que dédaigne l’artisan même qui l’a peint, tant il trouve l’oeuvre de sa main au-dessous de l’oeuvre de son esprit. L’étude nécessaire pour perfectionner l’oeil et la main, ne se fait point en donnant quelques heures distraites à un travail interrompu.